16.10.2006

ATS

Développement:
Déclarations de Christoph Blocher
sur les Africains


L'UDC et le DFJP réfutent les accusations

Berne (ats). Le Département fédéral de justice et police (DFJP) et l'UDC ont nié lundi que Christoph Blocher ait traité les Africains de «paresseux». Le conseiller fédéral a en revanche exprimé sa «perplexité» face à la politique de développement en Afrique.

Revenant sur une information du 'Matin', le président de la commission des institutions politiques (CIP) du Conseil national, Andreas Gross (PS/ZH), avait affirmé dimanche à l'ATS que M. Blocher avait tenu des propos «choquants». Le ministre aurait laissé entendre que les Africains sont «paresseux», qu'ils sont «responsables de leur situation» et qu'il ne vaut pas la peine d'investir de l'argent sur le continent noir, avait-il ajouté.

Pour le DFJP, ces accusations sont «dénuées de tout fondement». Les mots que M. Gross met dans la bouche de Christoph Blocher «ne se retrouvent nulle part dans le procès verbal de ladite séance de commission, et pour cause, puisqu'ils n'ont jamais été prononcés», ajoute le service de presse du DFJP dans un communiqué.

Sur les ondes de la Radio suisse romande (RSR), M. Gross a indiqué lundi soir avoir «confirmé une impression» et non la version littérale des propos de M. Blocher. Interrogé par l'ATS, M. Gross a souligné n'avoir, sciemment, cité aucun passage du procès-verbal de la commission car cela aurait été illégal. M. Gross a toutefois affirmé lundi que le discours du conseiller fédéral était «simpliste», à la limite du racisme.

Industrialisation difficile

Lors de cette réunion de la CIP, le conseiller fédéral a évoqué les questions de migration. Il a notamment estimé que le fossé Nord-Sud était une cause essentielle des migrations et a illustré son propos avec l'exemple de l'Afrique. Selon lui, le continent noir a reçu, ces dernières décennies, «des montants considérables au titre de l'aide au développement, sans pour autant que sa situation ne s'améliore sensiblement». Il a également «constaté» que «personne ne savait comment s'y prendre avec l'Afrique pour que le continent s'industrialise», selon le texte.

M. Blocher a ajouté que «l'Afrique y arriverait peut-être un jour par ses propres moyens et que laisser l'Afrique se débrouiller seule était aussi une possibilité envisageable». En revanche, l'aide au développement et l'achat de biens «à des prix surfaits» ne constituent pas des solutions valables.

«Complot» socialiste

«M. Blocher ne s'est en aucune manière exprimé de manière méprisante sur l'Afrique et les Africains», a de son côté affirmé la conseillère nationale Jasmin Hutter (UDC/SG) dans un communiqué publié au nom des membres agrariens de la CIP. « ;Au contraire, M. Blocher a attiré l'attention (de la CIP) sur de gros problèmes de l'aide au développement, que personne ne peut nier», a-t-elle ajouté. Selon elle, «les contrevérités colportées par M. Gross sont un nouvel élément d'une campagne de diffamation systématique, ininterrompue du parti socialiste contre M. Blocher». L'UDC refuse que le procès-verbal confidentiel d'une réunion serve à «diffamer l'excellent travail» de son ministre, «d'autant plus que ces déclarations n'ont jamais été tenues», précise le texte.

M. Gross a lui reconnu sur la RSR le besoin de repenser l'aide au développement. Mais «on ne peut pas être favorable à des accords de réadmission et suggérer de laisser seuls les Africains,suggérer qu'ils sont auto-responsables de leur misère», a-t-il déclaré. «C'est arrogant», a-t-il estimé.


Andreas Gross



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