29.4.2016

Le Quoditien Jurassien

Une chance pour le travail et les travailleurs


Dix thèses en faveur du Revenu de base inconditionnel (RBI)

1.
L’instauration d’un revenu de base (RB) serait une immense libération pour beaucoup de gens. Ils échapperaient à la crainte existentielle et au chantage; ils pourraient choisir leur travail sans plus devoir accepter et supporter n’importe quoi.

2.
Beaucoup trouveraient le temps de s’engager et d’agir; ils pourraient enfin s’occuper de leurs enfants, parents et amis comme ils l’ont toujours souhaité. Ceux qui le font maintenant déjà recevraient enfin l’indemnisation matérielle nécessaire.

3.
Grâce à la délivrance de la peur et au pouvoir accru des travailleurs salariés, le RB affaiblit les bases du capitalisme. Selon son programme, le PSS aspire à dépasser le capitalisme. Il montre par là sa volonté de bâtir un ordre social offrant aux hommes une autre relation, plus humaine, avec les autres (liberté sociale). Le RBI constituerait un pilier de ce nouvel ordre social plus humain.

4.
Elément décisif pour une meilleure alternative: la suppression de la peur individuelle, dont vit le capitalisme. Peur de perdre sa base d’existence, peur des autres travailleurs, dont le capitalisme a fait des concurrents par la raréfaction du travail salarié. La libération de cette peur est le principal mérite du RB et sa contribution à la démocratisation de la vie politique. Celui qui doit avoir peur ne peut pas devenir un démocrate courageux.

5.
Cette délivrance de la peur apporte aussi un tournant décisif dans le rapport des humains au travail. Le RB revalorise le travail en débarrassant l’homme de la nécessité d’accepter n’importe quel travail salarié, et en lui donnant le pouvoir de trouver un travail vraiment satisfaisant et enrichissant par-dessus le seul salaire.

6.
Le RB est une utopie concrète aussi ancienne que la notion d’utopie elle-même (Thomas More, 1515). Ce qui est nouveau, c’est que l’utopie, également ancienne, de donner un bon travail à tous les humains, est devenue plus utopique que le RBI (l’UE compte aujourd’hui 30 millions de chômeurs).

7.
Le RB signifie aussi la revalorisation de tout le travail utile (assistance, éducation, soutien, soins, accompagnement) non rémunéré jusqu’ici, mais que fournissent chaque jour beaucoup de personnes, avant tout des femmes. A l’avenir, ce travail serait plus souvent bénévole.

8.
En raison de la numérisation et de la robotisation des procédés de production, le travail salarié va devenir toujours plus se raréfier à l’avenir. Seuls des gens très qualifiés pourront l’accomplir. Les autres devront fournir un travail plus rare et mal payé. Nous devons donc séparer la couverture des besoins existentiels de la prestation de travail salarié. C’est précisément ce que veut le RB.

9.
Le financement du RBI (coûts actuels: pour 2500 frs par adulte, environ 200 milliards de frs) doit être solidaire; cela peut se faire par une nouvelle micro-taxe automatique sur l’ensemble des transactions financières. Ces transactions numériques atteignent aujourd’hui 300 fois le PNB, dont 90 % par le trading à haute fréquence. Un à deux pour mille suffiraient. Ce serait solidaire: celui qui manie beaucoup d’argent paierait un tout petit peu plus que les autres.

10.
Cette initiative populaire fait partie de celles qui ne peuvent pas obtenir une majorité mais appellent un bon résultat. Car elle répond aux intérêts des salariés et renforce leur position dans les débats à venir sur la politique sociale et économique.


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