18. Okt. 2008

L'Illustré

Andreas Gross:
«Ma grande passion, ce sont les livres:
les lire, les éditer, les collectionner»


Nom: Andreas Gross

Profession:
Conseiller national, politologue, membre de l'Assemblée parlementaire du conseil de l'Europe

Actualité:
«Mon combat: que la liberté ne devienne pas un privilège des privilégiés»

Etat d'esprit:
«J'applique ma devise: on a de la peine et on se donne de la peine»

Texte: Arnaud Bédat
Photos: Robert Siegenthaler

En 1989, l'initiative Pour une Suisse sans armée l'avait fait connaître du grand public. Aujourd'hui, le conseiller national socialiste zurichois s'est exilé sur les bords du Doubs, à Saint-Ursanne, où on le retrouve, à 56 ans, plus en forme que jamais.

«Mon bien-être, c'est d'abord m'occuper des autres»

Politicien, cosmopolite et grand voyageur, Andreas Gross s'est échoué sur les bords du Doubs, à Saint-Ursanne, son havre de paix. Quand il n'est pas à Berne pour les sessions du Conseil national ou qu'il ne parcourt pas le monde en tout sens comme observateur du conseil de l'Europe pour suivre les élections en Russie, en Serbie ou en Ossétie du Sud, Andreas Gross rejoint son port d'attache, une vieille maison fortifiée rénovée avec goût à l'entrée de la vieille ville de Saint-Ursanne. Une cité médiévale qu'il a découvert enfant avec son père qui l'emmenait suivre les exploits de Jo Siffert lors des fameuses courses de côtes Saint-Ursanne-Les Rangiers. «Je n'habite pas ici, j'y travaille seulement, précise-t-il d'entrée, mon domicile est toujours à Zurich. Mais le Jura est un des seuls endroits en Suisse où l'on peut cultiver la solitude créative. Et j'aime ses espaces et surtout, l'eau. Ici, au bord du Doubs, je suis gâté, tout invite à la méditation».

Son bien-être, Andreas Gross le cultive donc en pleine nature, entouré de milliers de livres qui ont envahi sa demeure: «Toute ma documentation est ici et à la disposition des chercheurs. Je n'avais pas l'argent pour entreposer tout ça à Zurich«, plaisante-t-il, lui qui ne conçoit une vie heureuse que si elle est d'abord tournée vers les autres. «J'ai horreur du cynisme», dit-il. Pour lui, l'engagement, la réflexion et la recherche restent les meilleurs moyens de combattre les injustices: «J'en ferai jusqu'à ma mort», assure-t-il. Tiens, se verrait-il succéder bientôt, comme socialiste zurichois, à Moritz Leuenberger au Conseil fédéral? «C'est totalement impossible», lâche-t-il, dans un énorme éclat de rire.

Forme
70 %
«Je n'ai jamais fumé, ni bu. Je suis bien à l'aise dans mon corps, j'ai la chance de ne pas avoir de problème de santé. Je marche régulièrement pas seulement dans les halls d'aéroport, mais il faut que je bouge un peu plus«.

Moral
95 %
«Je suis un volontariste, je crois à la force des idées et de l'engagement. Mais je n'aime pas le terme optimiste, détruit par des gens comme Reagan ou Adolf Ogi».

Le foot avec mes petits voisins
«Je suis un fan de foot et j'adore improviser des matchs avec mes petits voisins, Stanislas et Valentin. Naguère, j'étais passionné par les courses automobiles, j'ai même gagné mes études à l'université comme journa­liste sportif, mais je ne regarde plus les courses: il y a trop d'argent en jeu.»

«Ma grande passion, ce sont les livres: les lire, les éditer, les collectionner»
«Je suis un passionné et un grand lecteur de livres! Ma bibliothèque personnelle compte plus de 7000 volumes, tous consacré à la Démo­cratie, l'utopie, l'Europe et la philosophie politique, et elle sera un jour la propriété du peuple jurassien.»

Ma fierté, mes éditions
«Les éditions Le Doubs que nous avons crées, une équipe à quatre, c'est une de mes fiertés. On a notamment publié un livre où l'on défendait la thèse qu'il fallait bouter Blocher hors du Conseil fédéral, sept mois avant les élections … Utopistes concrets, nous étions plus réalistes que ceux qui se disent l'être!»

Jardinage
«Ramasser les pommes (pour les chevaux de ma copine) ou ramasser l'herbe sèche, les petits travaux de jardinage ne manquent pas ici à Saint-Ursanne. Ca me détend et ça m'aère l'esprit.»

Timbres
«Je collectionne les timbres qui représentent des phares. J'en achète au gré des voyages, on m'en donne aussi. C'est une vraie passion depuis quelques années …»

Dessin
«Mon énergie va dans le dessin. J'adore dessiner, mais seulement durant les séances des commissions parlementaires, ca laisse promener ma fantaisie, maintiens ma force tranquille et m'aide à rester concentré. Et je les vends parfois: il y a dix ans même Christoph Blocher m'en a acheté un! Et on a déjà consacré aussi trois expositions à Zurich, à La Chaux-de-Fonds et à Bâle à cet art concrestiste abstrait.»

En chatier
«Avec mon vieil ami Fredi Krebs, chercheur, collectionneur et coéditeur, nous allons rénover ce vieil atelier d'horlogerie de St-Ursanne, construit en 1908, pour en faire un Centre européen de la réflexion et du débat politique, ouvert à tous les hommes et femmes qui aiment être des citoyennes et citoyens. Mes livres et les 14'000 de lui seront ainsi regroupés en un seul et même endroit notamment au service du peuple jurassien.»


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