28. Jan. 2010

L'Impartial
L'Express

… une combinaison qui est rare sur le plan européen et constitue un potentiel culturel énorme comme base d'une qualité de vie fascinante


Le conseiller national zurichois Andreas Gross est un fin connaisseur des rouages politiques et institutionnels suisses. Il se penche ici sur la question du grand canton de l'Arc jurassien. Une vision intéressante.

Par Daniel Droz

Selon un sondage, plus de 50 % des habitants des cantons de Berne, du Jura et de Neuchâtel sont favorables à la création d'un grand canton de l'Arc jurassien. Quels avantages pourrait en tirer la región?

Le grand avantage serait que toutes les femmes et les hommes qui habitent ensemble dans cette région pourraient s'organiser politiquement de manière à ce que leurs problèmes et besoins quotidiens puissent être résolus d'une manière optimale. De plus, ils créent politiquement une région avec une identité commune particulièrement originale: une région campagnarde avec quelque ancienne villes, mais surtout avec un énorme savoir-faire, un génie industriel dans la campagne. C'est une combinaison qui est rare sur le plan européen et constitue un potentiel culturel énorme comme base d'une qualité de vie fascinante.

Ce super canton de l'Arc jurassien aurait-il un poids plus conséquent sur la scène fédérale?

Il appartient en Suisse aux cantons de moyenne envergure, qui viennent immédiatement après les deux grands – Zurich et Berne. Ensemble, les trois «peuples» seraient nécessairement plus fort que séparément.

Les personnes sondées sont aussi favorables à l'intégration de Bienne dans ce super canton. Est-ce réaliste?

C'est une décision que les Biennois doivent prendre eux-mêmes. En écoutant les opinions des Biennois que je connais, je suis plutôt sceptique. Ils semblent préférer être les numéros 2 dans la grande Berne plutôt que de se lancer dans une aventure qui pourrait les conduire à la tête d'un nouveau canton fascinant. Mais c'est à eux d'en débattre. Ce serait une décision difficile particulièrement pour les Biennois francophones, parce qu'ils seraient une plus grande minorité encore dans la communauté bernoise alémanique. Dans ce sens, le maire de Bienne (réd: Hans Stöckli) n'aime pas cette question ...

Les personnes sondées sont aussi d'avis qu'il faut réduire le nombre de communes à trois dans le Jura, trois dans le Jura bernois et six à Neuchâtel. N'est-ce pas un obstacle à la fusion des cantons?

Je conseille de ne pas lier ces deux problèmes. La question d'un grand nouveau canton jurassien est suffisamment importante pour nous épuiser. Lier cela à la réduction des communes pourrait être hypothéquer le projet. J'ai déjà critiqué dans ce sens le rapport de AIJ. Chaque sous-region dans le nouveau grand canton pourrait choisir elle-même sa façon de s'organiser sur le plan communal. Il est possible que les Neuchatelois du Bas aient une autre opinion vis a vis de ce problème que les Ajoulots. E ceci n'exclurait pas le rassemblement dans un canton.

Vu le poids respectif des partis politiques dans chaque canton, certains ne seront-ils pas tentés de faire capoter un tel projet pour ne pas perdre le pouvoir?

Dans le grand nouveau canton il y aurait deux grands partis – le Parti socialiste et le Parti libéral-radical – et trois-quatre partis d'une grandeur moyenne (PDC, UDC, Verts, POP), qui pourraient créer une constellation compétitive et créative intéressante. Différentes concordances, grandes ou petites, seraient possibles. Mais il est vrai qu'aucun parti n'aurait seul une certaine hégémonie, ce qu'il préfère éventuellement rechercher dans les anciens cantons. Mais je ne pense pas que de telles considérations partisanes seraient décisives.


Kontakt mit Andreas Gross



Nach oben

Zurück zur Artikelübersicht