04. Dec. 2006

Journal L'Alsace
Le Pays

Débat Nadine Muller:
«Plus de démocratie participative»


L'association Vigilance citoyenne du Sundgau organise un deuxième débat sur la démocratie participative. Explications de Nadine Muller, secrétaire de l'association, habitante de Winkel.

Quel bilan tirez-vous du débat du 17 novembre à Durlinsdorf avec Andreas Gross?

La participation a été inattendue, la salle était trop petite, le public très réactif. Andreas Gross, ce parlementaire suisse qui anime l'atelier de démocratie participative à Sainte-Ursanne, a rappelé une évidence fondamentale : le citoyen a le droit de s'exprimer et d'être consulté. La mairie ou la permanence du député devrait être notre maison. En réalité, en y entrant pour demander par exemple une délibération, on a le sentiment de transgresser l'ordre établi. Le citoyen n'est pas toujours bien accueilli au conseil municipal et l'on intègre cela comme étant dans l'ordre des choses, du côté du citoyen et de l'élu. Andreas Gross nous dit qu'il y a d'autres façons de pratiquer la démocratie.

Lesquelles?

D'abord l'information et la formation. On ne peut pas avoir d'avis éclairé si l'on n'est pas informé. Ensuite, le débat et la consultation. Les débats publics organisés par les élus sont souvent des réunions obligées qui ne se déroulent pas dans l'esprit d'écouter et d'entrer en dialogue. Il y a cependant un intérêt à écouter les gens, même s'ils ne connaissent rien au problème évoqué : ils font des relations pertinentes entre les choses tandis que les élus ne pensent que dans la logique de leur système. Le problème, c'est que nous ne savons ni écouter ni débattre. D'où l'importance d'une association comme l'AVCS, qui se veut un lieu d'expression, où l'on apprend à débattre et à se forger des idées.

Que veut l'AVCS?

D'abord un référendum sur la construction de l'hôtel communautaire de Ferrette. Au-delà de ce problème, nous demandons que les hommes politiques fassent une place au citoyen entre deux élections, qu'ils invitent à la démocratie. Faire de la politique, c'est laisser le citoyen prendre sa place dans le monde, au niveau local, national et européen. L'AVCS veut sensibiliser à l'exercice des droits existants: voter, se regrouper en association, accéder aux documents administratifs, assister aux réunions de conseil municipal, participer aux enquêtes publiques, demander un référendum, influencer le jeu économique, être candidat aux élections … Par ailleurs l'AVCS compte organiser des débats sur d'autres thèmes concrets: l'environnement, les déchets, les OGM … Pour engager la réflexion, s'informer sur ce qui se fait ailleurs.

L'AVCS a-t-elle des visées électorales?

Pas du tout. Elle regroupe des personnes de tous horizons politiques et sociaux. Certaines sont motivées par le débat sur l'hôtel communautaire, d'autre part la recherche d'une nouvelle pratique politique. Je pense que les élus font du mieux qu'ils peuvent mais manquent de partenaires que sont les citoyens. Ces derniers ont peur d'intervenir. Les membres de l'AVCS n'ont plus envie de se laisser impressionner par l'autorité. Ils souhaitent être présents dans le jeu politique, sous des formes différentes, à inventer. Il ne s'agit pas de jouer des coudes mais de développer une coopération entre les citoyens et leurs représentants. Il y a des moments où il faut que les citoyens sachent dire non aux élus. Mais il faut toujours tendre vers le dialogue.

Quel est l'objet du prochain débat?

à partir de l'exemple de l'hôtel communautaire, Andreas Gross expliquera comment d'autres pays procéderaient. Nous établirons aussi une feuille de route pour les candidats aux prochaines élections. Dans les prochains mois, les candidats vont aimer les citoyens: nous leur demanderons sur quoi ils s'engagent en matière de citoyenneté. J'espère que nous pourrons former un groupe pilote de la démocratie participative.

Propos recueillis par Elisabeth Schulthess


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