28. Oct. 2014

Le Temps
Tunisie, un automne laïc

Andreas Gross:
«La qualité du processus électoral
était presque parfaite»



Bernard Wuthrich

Le conseiller national était à la tête de la délégation des observateurs du Conseil de l’Europe

«Nous avons été surpris par la qualité presque parfaite du processus électoral. C’est une étape importante dans la transition post-révolutionnaire. La loi électorale a été inclusive et transparente. Le résultat est très favorable aux petits partis et l’assemblée qui en découle est vraiment représentative du peuple. Nous pouvons dire qu’il n’y a eu ni fraude, ni manipulation. Et aucun parti n’a discrédité son adversaire. C’est important de le souligner.

La délégation que je présidais était composée de dix membres, dont le conseiller national André Bugnon. Nous nous sommes répartis en cinq équipes et avons observé le vote à Tunis et dans plusieurs régions. Nous avons été impressionnés par l’organisation du travail et par la discipline qui a accompagné l’ensemble du processus. L’autorité de dépouillement a pu travailler en toute indépendance.

Nous suivons la Tunisie depuis longtemps. Je suis allé sept fois sur place depuis la révolution. L’élection de la Constituante avait déjà été bien organisée, mais c’était encore mieux cette fois-ci. Nous avons rencontré d’autres observateurs: ils font le même constat. J’ai suivi près de 80 élections en Europe. En comparaison, les élections bulgares étaient de qualité inférieure.

Cela dit, un processus démocratique peut toujours être amélioré. C’est pourquoi nous formulons quelques recommandations. Les exigences en matière de financement des partis étaient telles qu’elles les ont étouffés. Nous pensons qu’il faudrait donner davantage de moyens aux partis, tout en exigeant, bien sûr, la transparence sur la provenance des fonds. Nous suggérons aussi que les médias favorisent le débat et la comparaison des programmes politiques. Enfin, nous pensons qu’il faut intensifier les efforts pour motiver les jeunes, les femmes ainsi que les citoyens des couches défavorisées à participer au processus électoral.

Une délégation reviendra observer le premier tour de l’élection présidentielle le 23 novembre. Je n’en ferai pas partie. Mais je serai présent pour le second tour.»


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